vendredi 14 juin 2013
Vivianne Alleton, L'écriture chinoise. Le défi de la modernité. Albin Michel. Bibliothèque Idées 2008.
Dans son excellent ouvrage Vivianne Alleton revient sur l'origine de la sinologie et liste les erreurs que les savant occidentaux ont fait en attribuant des origines égyptiennes. Vivianne Alleton évoque aussi les mythes idéographiques et pictographiques.
Page 218
UNE CHIMÈRE DONT LE NOM PERDURE : L’IDÉOGRAMME
... Il est deux chimères qui ont résisté au temps. On parle encore communément d'"idéogrammes" ou de "pictogrammes" et on publie une quantité non négligeable d'ouvrages de vulgarisation destinés à illustrer la nature "pictographique" de l'écriture chinoise.
Page 221
Aujourd'hui encore, "idéogramme" est l'appelation la plus fréquemment utilisée pour désigner le caractère chinois. Cela est fâcheux dans la mesure où un tel mot suggère un accès direst du signe ç l'idée, ce qui n'est nullement le cas.
UNE AUTRE CHIMÈRE : LE PICTOGRAMME
Les caractères chinois sont souvent présentés au public étranger comme de petits dessins, et il ne manque pas de sinisants pour conforter ce phantasme. Il suffit de montrer à des personnes n'ayant jamais appris le chinois quelques caractères, pris au hasard, ou même choisis pour leur prétendue ressemblance avec le référent du mot qu'il designent, pour constater que le sens leur restera mystérieux.
Page 225
De l'abus des interprétations
Il n'est pas rare, de nos jours, de lire dans les ouvrages destinés aux étrangers des propositions d'étymologies chinoises dont la gratuité étonne (...) Cela donne des décompositions injustifiées : le sens d'un caractère ne se déduit pas du sens de ses éléments.
Ceux qui s'adonnent à la recherche des images oublient que la plupart des caractères comportent un indice phonique dont la seule fonction est d'indiquer la prononciation.
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