Extrait :
Il faut revenir sur quelques représentations. Confucius [孔子] a vécu il y
a 2 500 ans et les spécialistes savent que la langue qu’il parlait
n’avait rien à voir avec celle que tous les apprenants du « chinois »
étudient aujourd’hui, puisque cette dernière n’avait pas de tons et
fléchissait au moyen de préfixes et de suffixes. Nous connaissons mieux
en revanche la forme écrite dans laquelle les textes de Confucius nous
sont parvenus : le chinois classique transcrit au moyen des caractères
chinois et transmis avec une remarquable constance des millénaires
durant, tandis que la langue parlée par les utilisateurs de cette
écriture a évolué considérablement pour devenir à l’époque moderne les
« dialectes ». En effet, il faut bien distinguer la langue de
l’écriture. Le système graphique chinois est vieux de 5 000 ans, avec
l’apparition des premiers signes qui évolueront vers les sinogrammes
actuels. Aucun écolier du 21e s. ne comprend directement le
chinois classique, et il ne le parle en aucun cas. Par ailleurs, il est
absolument incapable de déchiffrer un texte avec les glyphes originaux.
Cependant, toute l’histoire impériale est marquée par l’usage de cette
langue littéraire, le chinois classique, transcrite en sinogrammes à
l’usage exclusif d’une petite classe de lettrés au service de l’Etat et
de la préparation des examens mandarinaux.
Yoann Goudin est doctorant en didactique à l'Institut national des langues et civilisations orientales, à Paris.
Source : http://taiwanauj.nat.gov.tw/ct.asp?xItem=202358&ctNode=234&mp=20
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